Leclerc RT5

La peinture

Dans cette étape importante qui vise à mettre en valeur le travaille effectué, on doit la plupart du temps se plier à respecter scrupuleusement les teintes utilisées par le pays en question, or là, mon objectif est de faire le même travail que sur une photo et une photo altère les couleurs (ce qui crée des polémiques sans fin dans le monde de la maquette par la suite, je prend pour exemple le fameux gris Sinaï israélien qui est au final du jaune).
Il n’y a aucun dosage précis dans mes couleurs, le mieux est de regarder les photos disponibles et de mettre en accord avec votre propre vision du char (c'est à ce niveau que la licence artistique entre en jeu). Si l'on tient à ce que nos réalisations soient "propres à nous et à notre travail", il faut avoir une idée précise du diorama en projet et également savoir définir les volumes qui composeront le diorama afin que les couleurs ressortent le mieux. De ce fait vous créez une atmosphère particulière à votre diorama, évidemment il faut néanmoins garder une certaine cohérence dans les couleurs et là rien de mieux que d’observer la nature dans toute sa splendeur, il est rare de voir sur une fleur, une faute de gout.

Dans mon cas, j'ai misé pour un vert un peu jauni et légèrement assombri, afin qu'il s'adapte au futur socle. Mais dans l'optique que le char ne soit pas fondu dans le décor, j'ai accentué la nuance de jaune en mélangeant du XF-67 et du XF-04. Pour le marron j’ai utilisé du XF-79 avec quelques gouttes de XF-52, pour refroidir cette teinte, j’ai mis quelques gouttes de bleu foncé Prince August. Quant au noir, j’ai utilisé le XF-69 avec du XF-59 pour l’éclaircir un peu. Une fois la peinture faite, j'ai laissé sécher la peinture pendant deux jours. Pendant ce temps, j'en ai profité pour peindre les détails, comme les phares ou les sangles, et aussi les crochets de serrage. Les bavettes en caoutchouc sont en noir avec une touche de bleu clair, qui donne une variation de teinte sur les reliefs. Les crochets de serrage des réservoirs largables sont peints en une base de jaune, avec différents lavis de noir, jaune rouge et bleu, s'ensuit d'une série d'éclairci de jaune plus chair clair. Le procédé peut être surprenant, mais plutôt que de peindre ces crochets en une teinte métallique comme sur le vrai char, j'ai préféré peindre carrément les nuances que l'on peut voir sur des pièces en métal. Cela évite d'utiliser une teinte or standard qui tranchera beaucoup trop sur le véhicule.

S’ensuivent deux couches de vernis brillant, qui est en réalité du Klir, un produit ménager pour le carrelage. On peux poser les décalques. Je me suis procuré la superbe planche destinée au Leclerc et réalisée par Echelon Fine Details. Dans ce set, j’ai choisi la décoration du Tonnerre car la disposition en décalé des marquages KFOR était originale. Une fois les décalques en place, j’ai appliqué plusieurs couches de vernis mat Prince August Air. L’usure sur ce type de char doit être modérée, on misera surtout sur la saleté (poussière, boue …) due au déplacement de l’engin. Je dispose quelques écaillures de peinture au niveau des trappes et autres endroits empruntés fréquemment par l’équipage. Ces écaillures sont plutôt discrètes dans des tons de gris foncé sur fond de vert plus clair que le vert de base. Je passe un jus de noir mat dilué à 90% sur tout le char, ensuite je passe quelques jus rapides marron foncé et marron clair (passage bref, laissant quelques accumulations sur certains endroits en creux, et je laisse comme ça).
J’applique un peu de boue faite de pigments (diverses teintes de marron et de jaune sable), de plâtre et d’eau, sur le bas des jupes en caoutchouc. Le train de roulement reçoit le même type de mixture mais plus dilué. Pour l’empoussièrement, je commence par utiliser des pigments de la gamme MIG légèrement dilués que j’applique sur la plage arrière et le glacis avant du char ainsi que quelques touches sur le toit de tourelle. Une fois secs, je brosse rapidement les pigments afin de fluidifier le résultat. Ensuite à l’aide de pastels secs de couleur jaune sable clair et marron foncé, je brosse les endroits les moins accessibles, ce qui évoquera donc des accumulations de poussière qui sont passées au travers des lavages du char.
Vient la touche finale qui sert à uniformiser l’ensemble du char, un passage de pastels couleur terre claire qui est appliqué un peu partout, mais pas d’une façon homogène, cela crée de ce fait des nuances intéressantes. Après avoir mis en place les antennes (avec des petits fanions blanc qui eux servent seulement à éviter que quelqu’un ne se blesse s'il se penche pour regarder la maquette), je peins les épiscopes et autres détails divers.
Pour les paquetages, j’ai fait simple. Les équipages étant sobres dans l’emport d’effets personnels, j’ai juste disposé deux sacs dans le panier de la tourelle, et les ai recouvert d’une bâche anti-pluie faite en feuille d’aluminium. Sur le coffre de tourelle, j’ai ajouté un carré de tissu, cet équipement est réglementaire et visible sur la plupart des Leclerc.

Le socle

Comme expliqué plus haut, le sol est composé de blocs de liège brut et recouverts de pâte à modeler qui durcit à l’air. Une fois l’ensemble sec, j’ai saupoudré de la terre et du sable fin sur un lit de colle à bois. Le chemin est intentionnellement trop étroit pour le char, en effet à la base ce chemin doit sûrement servir à l’agriculteur du coin pour aller à ses prés et non servir à une force militaire internationale à maintenir la paix dans la région. Au même moment je colle des portions de tapis d’herbe pour modélisme ferroviaire avec du vernis brillant. Pour recréer une ambiance un peu bucolique, j’ajoute des herbes plus hautes et des fleurs, ces dernières sont basiques. J’ai peint en diverses couleurs vives du papier à cigarette recto verso et ensuite j’ai coupé de minuscule morceaux de ce papier. Il ne reste plus qu’a les disposer dans l’herbe, et le résultat est plutôt convaincant, l’objectif étant que le sol ne ressemble pas à un champ de bataille mais plus à un cadre campagnard agréable.
L’arbre est en fait une branche de thym sur laquelle j’ai saupoudré du persil séché et que j'ai ensuite peint à l’aérographe dans divers tons de vert et de jaune. Dans le petit fossé, j’ai fait couler un peu de colle époxy pour simuler un peu d’eau en train de couler. Les feuilles mortes disposées un peu partout sont de vraies feuille morte broyées en petit morceaux.

Les figurines

De nos jours, le choix en figurines est pour le moins dominé par les sujets seconde guerre mondiale et plus particulièrement les sujets allemands répondent bien à la demande du public maquettiste. De ce fait il est dur pour nous, amateurs de matériel moderne, d’agrémenter nos chers véhicules d’équipages et d’infanterie qui l’entourent, et qui plus est dans des poses originales et fluides. En matière de soldats français, l’artisan Blast Models a parfaitement comblé le vide. Blast Models propose également des références de tankistes français modernes mais pour mon chef de char j’ai préféré opter pour une pose plus personnelle.
J’ai donc décidé de le sculpter. J’ai créé un squelette en fil de cuivre pour une figurine aux proportions 3/4. L’ébauche du corps est faite en milliput, à partir de là, j’ai sculpté la tête à partir d’un mélange de Duro et de A&B putty. J’ai eu quelques difficultés à en faire une pas trop agressive. Les mains sont faites dans ce même type de mélange. Le casque est fait en Duro et la combinaison en A&B putty. Le système radio du casque est quant à lui réalisé en fil électrique très fin.
Ensuite on ajoute les petits détails comme le col et les galons en Duro, les fermetures éclair quant à elles sont des fines tiges plastiques imbibées de colle liquide qui les fait fondre et ensuite on recrée le relief.
Les autres figurines viennent de la gamme Blast models. Les canons des FAMAS sont remplacés par des sections de tige laiton. Les figurines sont peintes à la peinture acrylique Prince August et recouvertes d’un vernis mat qui élimine les petites surbrillances. Elles sont finalement disposées sur le diorama. La disposition des figurines est faite en sorte qu’elles ne soient regroupées sur le même axe de vue afin d’avoir une triangulation. De ce fait, une figurine se trouve sur chaque niveau du diorama (sol, caisse du char, tourelle du char) et l’arbre en arrière plan donne de la hauteur et termine le parcours d’observation du diorama.

Conclusion

Ce projet fut de longue haleine mais très intéressant pour moi, car j’ai pu mieux connaître le char Leclerc. Le kit Tamiya est certes très beau, mais manque d’aboutissement dans les détails. Le travail paraît à la longue un peu rébarbatif mais le résultat en vaut la peine. Je tiens à remercier Olivier CARNEAU et Philippe Manuel AUBERTIN pour leur aide dans l’accomplissement de projet. Merci à eux !

         
         
         
         
 
         

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