Leclerc RT5
Références : Tamiya #35279
Conversion par Jean-Thomas "Djiti" Rembert
Textes et photos de Jean-Thomas "Djiti" Rembert
 

La France envoya 15 Leclerc au Kosovo au sein de la KFOR entre fin 1999 et le mois de Mai 2002. Ce fut le premier déploiement du char de combat principal français.

Le char Leclerc toute une histoire

 Au cours des années 70 la France a pris conscience que son AMX 30 devenait vieux et atteignait ses limites. C’est en 1977 que démarra la longue genèse du char Leclerc. Après avoir envisagé d’acheter des chars à l’étranger (tels que l’Abrams ou le Merkava) puis ensuite tenté de créer un char avec l’Allemagne (tout comme l’AMX 30 à son époque) la France décida de développer son char de combat principal et établit un cahier des charges précis qui mettait l'accent sur un faible poids final augmentant ainsi la mobilité du char et sur une conduite de tir précise.

En 1990 commençait la production en série du Leclerc avec quatre exemplaires, composant la tranche 1 (T1) et conçus principalement pour des tests. Les tranche 2 (T2) et tranche 3 (T3) qui suivirent furent améliorées au niveau du dessin global, de la suspension et du moteur.
Les premiers modèles entraient en service juste après la guerre du Golfe en 1991, mais furent rapidement retirés du service pour laisser la place aux tranches 4 et 5 (T4 et T5). A la fin des années 90 tous les Leclerc furent remis à niveau en usine et prirent la dénomination RT5 (R pour retrofit).
Toute ces tranches sont regroupées dans la série 1 du char.

Le cycle des remises à niveau et autres développements s'est poursuivi jusqu'à la tranche 11. La série 2 comporte les tranches 6 à 9 comptant aussi la version RT9. Les dernières tranches constituent la série XXI.

S'il est simple de différencier les séries, il est par contre très dur de différencier les tranches qui les composent à cause des modifications minimes et internes.
Extérieurement et en un simple coup d’œil, les série 1 se reconnaissent par l’absence de climatisation sur le toit de la tourelle, les série 2 justement par l’ajout d’un climatiseur et les série XXI par le caisson à droite du canon (qui inclut un système électronique) qui est plus gros.

Un kit de combat urbain appelé AZUR a également été développé.

Seuls les Emirats Arabes Unis utilisent le Leclerc. Leur version du char est très différente du char français (nouveaux moteurs et équipements différents) appelé Leclerc EAU.

Aujourd’hui le Leclerc est en service actif avec les série 2 et XXI, il fut envoyé au Liban de 2006 à fin 2010.

Pour mon diorama, la version que j’ai réalisée est donc un RT-5 utilisé par le 501-503ème régiment de chars de combat de Mourmelon. Pour faire cette version je devais soit utiliser le très médiocre kit Heller soit convertir le kit Tamiya. Cette seconde option m’a paru la plus simple.

Le montage

Au premier abord le kit Tamiya est très joli et complet, le moulage est au standard de la marque à savoir très bon, les détails sont fins, la planche de décalques est bien fournie. Outre son prix en France un peu rédhibitoire, on a de quoi faire un joli kit, or j’aime chipoter pendant mes montages (surtout ceux qui me motivent le plus) et j’ai commencé à comparer la maquette avec les photos que j’ai pu faire du vrai char. Je me suis rendu compte qu’une fois de plus Tamiya nous gratifie d’une jolie maquette dans son ensemble mais si on regarde dans le détail, il manque pas mal de petits détails ; alors au travail !

La caisse

Je commence en douceur en suivant les étapes de la notice de montage en retirant les poignées d’ouverture de la trappe d’accès au moteur qui sont moulées en plastique dans la masse et je les remplace par des poignées en fil de cuivre, j’ajoute aussi les butées en carte plastique. Ensuite ce sont les garde-boue en caoutchouc qui sont refaits en carte plastique de 0.25 mm d’épaisseur et galbés pour simuler le poids du garde-boue, la réglette de fixation sur la partie supérieure est faite en aluminium.

Etant donné que le sol du diorama sera irrégulier, je m’attaque tout de suite à la mise à niveau du train de roulement. Mais tout d’abord je crée le socle de mon futur diorama. Pour cela j’ai cherché l’originalité, l’objectif étant de donner un aspect campagnard à la scène, j’ai assemblé des blocs de liège bruts et modelé le sol en pâte à modeler qui durci à l’air.
Le rendu final donnera l’impression que la scène a été arrachée du sol pour être posée sur un socle (ainsi on reprend la symbolique d’une photo décrivant une scène sur le vif, on capte la scène pour la poser sur du papier).

J'ai ensuite adapté le châssis du char puis collé définitivement les bras de suspension mais pas les galets. Pour avoir un rendu réaliste et éviter d’avoir un débattement des bras de suspension exagéré, je colle le premier et le dernier bras de suspension dans leur position initiale, ensuite pour les autres bras je n’excède pas 30° de débattement.

Les barbotins sont peu représentatifs des vrais barbotins, j’ai utilisé les disques de refroidissement proposés par la marque de photodécoupe Voyager Models dans un set très complet alternant les épaisseurs de photodécoupe en fonction des besoins de la pièce, et incluant aussi un canon en alu tourné avec quelques pièces résine finement moulées.

Avant de devoir ajouter tous les détails externes sur la caisse du char, j’ai refait les surfaces antidérapantes sur le dessus de caisse avec du M.Surfacer 1500 en tapotant avec un pinceau, car celles d’origine sont trop fines et trop lisses.

Tout en restant dans les gros œuvres, j’ai refait toutes les soudures de la caisse et de la tourelle, car elles sont soit inexistantes soit trop lisses. Pour faire des lignes de soudures en série, j’ai une petite méthode pratique et simple.
Je dispose pour cela d’une plaque de verre propre, de colle extra fluide ou de trichloréthylène et de longueurs de plastique étiré au diamètre que vous désirez (moins coûteux que du profilé plastique).
Je fixe avec de la bande adhésive mes longueurs de plastique étiré sur la plaque de verre, je tends bien le plastique pour qu’il soit bien droit. Ensuite avec un pinceau, je recouvre généreusement le plastique de trichloréthylène et je laisse agir le produit sur le plastique qui fond et devient mou. A ce moment dans le plastique mou, j’imprime le relief de la soudure avec une lame de cutter usagée, si vous voulez faire une soudure grossière vous pouvez varier le schéma de la soudure.
Ensuite laissez le plastique durcir correctement, une fois l’ensemble sec, décollez vos longueurs de la plaque de verre avec une lame de rasoir, vous obtiendrez des longueurs de soudure prêtes à l’emploi.

L’étape suivante sera la trappe du conducteur qui sera simplement détaillée grâce au set de photodécoupe de Voyager Models et complétée de quelques ajouts en carte plastique tels que les pattes de fixation des protections d’épiscopes, la manivelle d’ouverture manuelle, et les diffuseurs de lave-vitre devant la trappe. J’en profite pour coller les grilles de ventilation sur la plage arrière du char, ce sont celles de Voyager Models.

Je me suis occupé des jupes blindées latérales. Les bavettes en caoutchouc d’origines sont trop épaisses (due au moulage) et le détail trop plat.
Pour cela j’ai scié le bas des jupes et ajouté les supports en carte plastique (de petits rectangles que je laisse dépasser de quelques millimètres). Ensuite je fixe une section de tige plastique de 1.5mm d’épaisseur que je perce dans sa largeur pour pouvoir y glisser la goupille de fixation.
Une fois les supports collés, je découpe les bavettes en utilisant celles d’origine comme gabarit. Je perce les trous de fixation.  Pour donner un ton plus vivant, je les ondule et j'abîme certaines bavettes. Ensuite je les pose sur les supports.
Pour les goupilles de fixation, j’utilise du fil électrique super fin. J’enfile une extrémité dans le trou de la tige et je fais un tour complet ensuite je coupe et l’ensemble tient parfaitement.

Retour sur la face avant du char, où j’ai ajouté les fils d’alimentation des phares, les supports du kit de décontamination en photodécoupe, toute une série de boulons devant les phares et sur le dessus de caisse. J’ai ajouté aussi à l’aide de tiges plastique des picots qui servent de support pour les jupes blindées lorsqu’elles sont relevées.  J’ai détaillé la trappe sur la face avant qui sert à l’aération, j’ai ajouté une pièce métal sur le dessus du couvercle et confectionné une chaînette en fil fin (fil que je torsade et ensuite que j’aplati ).

Je refais aussi la fixation des garde-boue avant en carte plastique, et tout les crochets de levage sur la plage arrière en forme de triangle.

Concernant les supports de réservoir largable, j’ai ajouté en dessous des boulons avec du profilé hexagonal de chez Plastruct ainsi que le levier d’arrimage. Sur le dessus, j’ai texturé les tampons en caoutchouc en passant de la colle liquide et travaillant le plastique mou avec une lame.
Les réservoirs ne seront pas présents (ils sont d’ailleurs rarement mis en place) mais je dois néanmoins faire les sangles et les crochets de fixation, pour cela j’ai utilisé la photodecoupe Voyager et le bras faisant partie intégrante du support de réservoir est fait en carte plastique et en tige plastique.

J’ai choisi de faire l’ensemble entièrement fonctionnel pour plus de solidité et de souplesse pour fixer l’ensemble. Les sangles sont faites en feuille de plomb et de fil élastique, la boucle est en fil de cuivre.

Ensuite il faut faire le connecteur des tuyaux d’alimentation en carburant (trop basique sur le kit d’origine) en carte plastique en m’aidant des photos que j’ai à ma disposition. Ensuite les tuyaux sont faits en fil de cuivre.

Le pot d’échappement quant à lui est cabossé à l’extérieur et à l’intérieur j’ai ajouté les deux ailettes de diffusion. A la sortie, j’ai refait la bague de serrage de la protection isolante en feuille de métal et plastique.

         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
 
         
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