L'EBR (engin blindé de reconnaissance) a
ses origines dans l'automitrailleuse Panhard AM201 adoptée en mai 1940 mais
jamais produite en raison de la l'invasion de la France par l'Allemagne.
A la fin de la guerre, la France décide de s'équiper d'un engin de
reconnaissance rapide et disposant d'un armement plus puissant que le canon de
37 mm des M8 américaines. Le projet EBR reprend les éléments principaux de l'AM
201 : 8 roues dont 4 relevables et la forme générale de la caisse. Les
ingénieurs ajoutent une suspension hydraulique, un poste de pilotage à
l'arrière, un moteur à plat de 12 cylindres de 200 ch. La tourelle Hotchkiss
originale est rapidement remplacée par le modèle FL11 de Five Lille.
Le premier prototype a été produit en 1948 et les premiers engins ont été
expérimentés en régiment en 1949. L'entrée en service a été prononcée en
décembre 1949. Entre-temps, la suspension hydraulique avait été abandonnée pour
les roues à pneumatiques et remplacée par une suspension à ressorts plus
classique.
L'EBR FL11/75 était armé d'un canon SA 49
de 75 mm. Son armement secondaire était composé d'une mitrailleuse coaxiale MAC
31 Reibel de 7,5 mm et de deux mitrailleuses de caisse (dite de chasse) MAC 31
placées devant chaque pilote. Certains engins étaient équipés d'une circulaire
de défense rapprochée (CDR) armée d'une autre MAC 31 installée sur le poste du chef de
voiture.
Son équipage était d'un chef de voiture, d'un tireur, d'un pilote et
d'un inverseur (pilote arrière).
L'EBR a été engagé lors de la guerre d'Algérie avec de très bons résultats dans les missions confiées. Ses défauts principaux étaient le bruit de son moteur et l'entretien que nécessitait sa mécanique complexe. Mais l'EBR était aussi très résistant face aux mines.
Pour faire face aux engins du Pacte de Varsovie, le canon SA 49 fut jugé insuffisant, aussi une version de l'EBR équipée de la tourelle FL 10 de l'AMX 13 avec le canon SA 50 fut adoptée sous l'appellation EBR FL10 mod 55. Pour adapter la tourelle, la caisse fut légèrement modifiée.
A partir de 1964, les EBR FL 11 ont été revalorisés par le remplacement du canon SA 49 par le canon de 90 mm modèle F1. Les EBR FL 10 ont été retirés du service, seuls quelques engins ont été transformés en véhicule de commandement en supprimant les barillets de chargement pour installer des postes radio et en remplaçant le canon par un faux canon en bois.
Au total, 836 EBR FL 11 et 279 EBR FL 10 ont été construits pour l'armée française. L'EBR a été retiré du service en 1984.
La maquette
Sous l'appellation EBR-11, Hobby Boss a en fait sorti l'EBR 90 F1 équipé du canon de 90 mm. La boîte contient 10 grappes en plastique sable, deux demi-caisses, huit roues en vinyle noir, une planche de photodécoupe, une planche de décalques, une notice de montage et une feuille couleurs pour la décoration. Les grappes sont livrées dans plusieurs sachets scellés et le panier de rangement à l'arrière de la tourelle est protégé par de la mousse.
La qualité de moulage est très bonne avec
peu de pastilles d'éjection visibles et des lignes de moulage très fines. Le
niveau de détail est satisfaisant mais Hobby Boss a commis quelques erreurs qui
seront mentionnées plus loin. Les dimensions générales sont correctes. Les pneus
en vinyle sont corrects mais la ligne de moulage sur la bande de roulement est
difficile à supprimer. Les roues métalliques sont également fournies avec des
"bandages" en vinyle dont la finesse n'est pas à la hauteur du reste de la
maquette. Les roues seront remplacées par la référence DEF Model en résine.
Il faut noter le beau canon d'une seule pièce fourni par Hobby Boss.
Désirant représenter un EBR durant la guerre d'Algérie, j'ai fait l'acquisition de la conversion Azimut (voir la revue ici). Celle-ci fournit le canon de 75 et la circulaire de défense rapprochée ainsi que d'autres détails. Malheureusement, cette conversion est peu utile à l'exception des pièces mentionnées.
Le montage
Le montage commence classiquement par la caisse et la
suspension. A l'étape 1, on pourra rajouter 4 boulons sur le dessus de la partie
plate des pièces C11 et C12. A l'étape 3, il faut fixer les marchepieds en
photodécoupe PE-7. Ceux-ci sont très fragiles. Ils pourront être fixés au
dernier moment.
Les marquages Panhard et 54 sont supprimés en remplacés par les pièces en PE
d'Azimut. Le chiffre 54 d'Azimut semble cependant trop gros. A l'étape 4, les
pièces PE-12 sont trop longues et les instructions ne sont pas très précises
pour leur installation sur le pot d'échappement.
A l'étape 5, il faut rectifier une erreur de Hobby Boss. En effet, le bloc de
feux C5 ne doit pas être collé sur l'aile avant droite mais sur celle arrière
gauche. Un des blocs A14 doit être collé à sa place. Il faut également boucher
les trous de positionnement des pièces C1 et C2 à droite du poste de pilotage.
Pour coller les têtes de boulon PE-11 et PE-4, j'ai appliqué de la colle liquide
Tamiya en plusieurs couches fines pour ramollir le plastique. Ensuite j'ai
pressé les pièces en PE ce qui permet d'ajuster leur position. Hobby Boss
indique de coller 11 pièces PE-4. En réalité il y a 14 boulons et la planche de
PE en contient assez. Les pièces PE-1, PE-5 et PE-6 doivent être légèrement
raccourcies. Les encoches pour les pièces PE-2 doivent être rallongées.
A l'étape 6, pour représenter un modèle 51, il faut reboucher les trous de
fixation des outils qui étaient fixés sur l'aile arrière gauche.
A l'étape 7, je n'ai pas monté les rétroviseurs. J'ai simplement conservé les
fixations sur les ailes. Comme mentionné plus haut, la pelle et la pioche ne
sont pas fixées sur la caisse mais sur l'aile gauche. Une butée en carte
plastique pour la pioche est ajoutée.
A l'étape 8, il faut corriger une autre erreur de Hobby Boss. En effet les
pièces F9 et F10 sont trop longues. La partie vers le poste de pilotage doit
être alignée avec le toit de la caisse. Il faut couper environ 2 mm. Ensuite, le
joint en L en caoutchouc sera simulé avec de la bande d'étain. Les pièces PE-3
sont donc inutiles. La barre à mine F8 doit être remplacée par deux morceaux de
hampe de nettoyage du canon. Celles-ci sont faites en tige Evergreen de 0,88 mm.
Les attaches sont faites en feuille d'étain.
Les cache-flammes des deux mitrailleuses de caisse sont ajoutés.
Le montage de la caisse est achevé. Les roues en résine ne seront collées
qu'après la patine de la caisse.
La tourelle demande plus de travail pour obtenir le modèle
initial. La tourelle fournie par Azimut est mal moulée et présente un grand jour
entre le corps oscillant et le corps pivotant. Les dimensions générales sont
également fausses. C'est donc la tourelle Hobby Boss qui sera modifiée.
Le plus difficile sera de refaire les pivots du corps oscillant. Hobby Boss a
conçu sa tourelle pour qu'elle puisse être mobile mais s'est totalement trompé
sur l'axe de pivot. Celui-ci n'est pas au centre de la tourelle mais au niveau
des tourillons qui, eux, sont bien représentés par Hobby Boss. La tourelle est
donc percée au niveau des tourillons et des axes en tige Evergreen sont ajoutés
pour créer les tourillons. Pour plus de solidité, les deux parties de la
tourelle sont ensuite collés.
Le soufflet anti-poussière n'est pas installé. Il faut donc représenter le joint
en L en caoutchouc. Des bandes d'étain sont utilisées à cet effet. Les trous de
fixation du panier de rangement sont bouchés au mastic. Une bâche est faite en
papier imbibé de colle blanche, les attaches sont faites en feuille d'étain.
Sur la sellette, au niveau du canon, un tampon de caoutchouc est représenté par
un morceau de CP.
Sur le toit de la tourelle, les épiscopes sont ajoutés. Ceux-ci étant vides, un
morceau de CP est ajouté pour figurer les vitres. Sur le kiosque du chef de
voiture, il faut ajouter l'anneau de la circulaire de défense rapprochée.
Celui-ci est réalisé avec deux bandes de CP mises en forme avant collage. La
cloche de ventilation F19 doit être chanfreinée face au kiosque du chef de
voiture.
A l'avant de la tourelle, les organes de visée auxiliaires sont supprimés et
remplacés par le modèle fixe initial. Pour cela, du fil électrique très fin est
entouré autour d'un morceau de corde à piano.
Pou terminer, il faut réaliser la mitrailleuse et son support et le canon de 75
mm. La conversion Azimut fournira les pièces principales mais il faut les
modifier car elles ne sont pas justes.
Le support de mitrailleuse de ma conversion avait une énorme bulle d'air qui m'a
contraint à refaire toute la partie supérieure sur laquelle est fixée la MAC 31.
Grâce à la documentation fournie par le musée de Saumur (et visible
ici) , j'ai
réussi à refaire le système à base de CP et de languettes de plastique.
Le support en PE du phare est trop grand. La partie basse est supprimée et
refaite en languette de plastique. L'arrière du phare fourni par Azimut est
plat. Le vrai a une forme conique. J'ai collé un morceau de CP de 1,5 mm et j'ai
poncé jusqu'à obtenir la forme souhaitée. La vitre du phare est faite en
plastique transparent. Les vis papillons sont réalisées avec de très fines tiges
de plastique.
La MAC 31 manque de finesse. J'ai coupé le cache-flamme et je l'ai remplacé par
un morceau de tige Evergreen que j'ai percé avec une fraise conique.
Il faut ensuite corriger le canon. Azimut fournit un morceau de tube en
aluminium de 3 mm de diamètre et indique d'en utiliser 61 mm. La longueur
indiquée est peut-être correcte avec le frein de bouche fourni par Azimut. Mais
celui-ci est trop court, en effet Azimut a oublié le manchon de fixation à
l'arrière.
Il faut donc utiliser 48 mm de tube aluminium mais surtout refaire le frein de
bouche. Pour cela, il faut couper la partie arrière en résine et la remplacer
par un morceau de tube de 5 mm de long. Pour avoir le bon diamètre, le mieux est
d'utiliser le canon de 90 mm fourni par Hobby Boss.
Le montage est enfin achevé.
La décoration
Le choix de couleur est simple, c'est du vert armée
française. Pour cela, j'ai choisi du XF-13 J.A Green.
Pour les marquages, mis à part le chiffre 13, aucun de ceux fournis par Hobby
Boss n'est correct. Les plaques d'immatriculation sont totalement fantaisistes.
Les chiffres 3 sur disque blanc sont justes pour le modèle Hobby Boss mais pas
pour la version que j'ai représentée. Enfin, je voulais représenter un engin
durant la guerre d'Algérie. Je me suis donc inspiré du site des anciens du 8e
régiment de Hussards qui présente de nombreuses photos de cette période.
J'ai choisi un engin du 4e escadron. Pour l'immatriculation, j'ai utilisé des chiffres venant de la planche pour le Leclerc d'Echelon Fine Details. Les marquages d'unité (R dans un carré) et le G blanc sur fond noir ont été imprimés.
Pour la patine, j'ai appliqué un mélange de plâtre de Paris et de pigment sur le bas de la caisse et sur les roues. Ensuite, plusieurs voiles de Terre ont été vaporisés sur le bas de l'engin et sur les flancs sans exagération. Les photos du site de référence montrent des engins plutôt bien entretenus.
Références :
Site des anciens du 8e régiment de Hussards :
http://www.amicale-8-hussards.com/album_8.htm
Revue Model Selection n°19 numéro spécial EBR
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12/2016