Le Merkava 3D est la dernière version du Merkava 3 adopté par l'armée israélienne. Par rapport aux versions précédentes, elle incorpore de nombreuses améliorations dans le domaine de la protection et de la puissance de feu. En effet, la tourelle a été renforcée par des caissons de blindage modulaire de chaque côté sans que l'ensemble de la tourelle ait eu besoin d'être redessiné. Les jupes latérales bénéficient d'un blindage de troisième génération.

La puissance de feu a été améliorée avec l'introduction du système de contrôle de tir BAZ qui donne au char une vraie capacité de tirer en roulant grâce la poursuite  stabilisée des objectifs. Le système BAZ offre aussi la capacité Hunter-Killer permettant au chef de char de détecter et désigner des objectifs à son tireur de manière indépendante. Pour cela, il dispose d'un viseur panoramique sur le toit de la tourelle.

Le Merkava 3D dispose d'un moteur diesel de 1200 CV. Celui-ci placé à l'avant comme pour tous les Merkavas contribue à la protection de l'équipage. Une transmission et une suspension entièrement nouvelles ont permis d'améliorer la mobilité du char.

Le char est équipé d'un canon de 120 mm à âme lisse mais également d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm, d'une mitrailleuse de 12,7 mm montée sur le masque du canon et deux mitrailleuses de 7,62 mm pour le chef de char et le chargeur. Pour sa défense rapprochée, il dispose de deux blocs de six lance-pots fumigènes de part et d'autre de la tourelle.

L'équipage est composé classiquement de quatre membres : un chef de char, un tireur et un chargeur en tourelle et un pilote à l'avant gauche.

Depuis son arrivée en service, le Merkava 3D a participé à toutes les opérations menées par l'armée israélienne dont la guerre de 2006 au Liban et l'opération Plomb fondu de 2009 dans la bande de Gaza.

Le modèle

A sa sortie, Meng a créé la surprise. Un précédent modèle sorti par Academy n'avait pas été à la hauteur des attentes des maquettistes. Le résultat est très satisfaisant même s'il n'est pas parfait comme on le verra par la suite.

Dans une large boîte, on trouve pas moins de onze grappes en plastique gris clair un peu mou, une grappe en plastique transparent, deux demi-caisses, deux demi-tourelles, deux poulies de tension moulées d'un bloc, un jeu de bagues nylon, un sac contenant 220 patins de chenilles, un morceau de feuille de métal, un morceau de ficelle et un morceau de fil métallique. Une planche de décalques et un livret d'instructions complètent les pièces.

Le livret d'instructions comporte 26 pages. Les quatre premières sont consacrées à l'histoire du char et de la maquette. Les deux dernières pages présentent un diagramme avec l'ensemble des grappes ainsi que les instructions de décoration en couleurs. Le montage est décomposé en 45 étapes et permet plusieurs options qui seront présentées plus loin.

Le niveau de détail est remarquable. Certaines pièces sont particulièrement fines. Meng a surtout réussi à mouler de manière assez réaliste les fameuses chaînes de protection de l'arrière de la tourelle qui sont toujours un problème quand on veut monter un Merkava. En revanche, le revêtement antidérapant caractéristique des engins israéliens n'a pas été représenté.
Le moulage est globalement bon mais il y a certaines lignes de moulage digne des années 70 notamment sur les pièces de la suspension. L'assemblage est également correct dans l'ensemble.

Le montage

La caisse

La demi-caisse inférieure est moulée avec des renforts intérieur pour la rigidifier. Ceci évite d'avoir une caisse vrillée ce qui est toujours gênant au moment de poser la partie supérieure.
La suspension demande un gros travail de nettoyage des pièces pour éliminer la ligne de moulage. Meng donne le choix entre les galets tout métal ou ceux à bandage caoutchouc. Les bras de suspension adaptés sont bien évidemment fournis. En revanche, il n'y pas de correspondance précise avec une des deux décorations proposées. Les poulies de tension sont moulées d'un bloc ce qui est remarquable. De plus, les trous sur la circonférence sont présents. Les supports triangulaires des rouleaux porteurs ont un sens pour être collés. Il n'est pas évident de le remarquer mais en cas d'erreur cela n'a pas de conséquence négative.
Le marchepied C26 à l'avant du char est trop large par rapport à la fixation C27.
La large porte à l'arrière de la caisse demande de l'attention pour être assemblée. Les supports de paniers à l'arrière sont délicats, une fois montés, il est conseillé de les mettre de côté pour éviter la casse.

La caisse supérieure n'appelle pas de remarques majeures. Meng offre plusieurs options : phares ouverts ou fermés, deux types de trappe pilote. A nouveau, aucune indication n'est fournie quant à la correspondance du type de trappe avec une décoration particulière.
Les jupes latérales sont très belles avec de nombreux marquages. Les supports sont fournis séparément ce qui permet de représenter un char avec un ou plusieurs éléments de jupes manquants.
Les chenilles du type à maillons séparés sont bien moulées. Il faut toutefois nettoyer les fines lignes de moulage pour un collage parfait.

La tourelle

Le montage commence par le canon et comprend 15 pièces. Sur mon modèle la bouche était mal moulée et présentait une découpe en V qu'il a fallu reboucher au mastic. Sur l'anneau avant de fixation de l'évacuateur de fumée F23, il faut percer quatre trous, un par onglet. Pour faciliter les manipulations ultérieures, le canon n'a pas été collé dans son masque.
Le panier de tourelle et les fameuses chaînes sont l'étape suivante. L'assemblage demande un peu d'attention en raison d'un ajustage imparfait.
A l'étape 25, il est important de coller les embases d'antenne et le support de la sonde aéorologique avant la mise en place des pièces K12 et K13.
Certaines pièces sont très fragiles comme les mains courantes sur les caissons blindés latéraux. Malgré ça, le montage ne pose pas de difficulté particulière. L'ensemble des épiscopes peuvent être présentés ouverts ou fermés. En revanche, le viseur du chef de char est en position ouverte.
Les deux blocs de lance-pots fumigènes peuvent être présentés ouverts ou fermés. Il faut bien nettoyer les bords des pièces pour obtenir un assemblage parfait.

Le montage s'achève avec les trois mitrailleuses de 12,7 mm et de 7,62 mm. Seule la mitrailleuse de chef de char a posé des difficultés. Le berceau constitué des pièces F6 et F7 était trop large et ne rentrait pas dans le support F26. Il a fallu recouper la tige de liaison entre les deux pièces.

Les câbles ont été remplacés par ceux d'Eureka XXL. Comme dans la réalité, les anneaux ont été fixés par de petites chaînettes fabriquées avec du fil de laiton torsadé.

Le revêtement antidérapant

Celui étant absent, j'ai choisi de le représenter avec du sable fin trouvé dans un magasin pour arts manuels. De la colle blanche a été appliquée au pinceau pour bien contrôler les zones à éviter. Ensuite, du sable a été saupoudré. L'excédent a été enlevé en retournant la caisse ou la tourelle puis la fixation du sable fixé a été renforcée en tapotant la surface avec le doigt. Le travail s'est effectué par petite zone pour éviter que la colle ne sèche.

La décoration

Elle a commencé dès le montage du train de roulement. Celui-ci a reçu une couche de gris sable israélien fait d'un mélange de Sable Gris Israelien UA35 de Lifecolor et de Kaki XF49 Tamiya dans les proportions de 2:1. Les chenilles ont été peintes en gris sombre. Un début de patine a été appliqué avant de coller la caisse supérieure puis les jupes latérales.

L'ensemble du char a été peint avec le mélange de gris sable. Les bandes blanches sur le canon ont été peintes à l'aérographe en s'aidant de bande cache Tamiya. Une couche de vernis brillant a été appliqué pour faciliter la pose des marquages puis l'application de jus pour faire ressortir les creux.

Une fois le modèle sec, la patine a été faite à l'aide plusieurs teintes sable et terre Tamiya et Lifecolor. Des mélanges de pigments Mig ont été utilisés pour figurer les éclaboussures de boue sous la caisse et sur les flancs du char. Les parties métalliques des mitrailleuses et les patins de rechange ont été peints avec du XF84 Dark Iron de Tamiya. Le rendu est meilleur qu'avec le XF10 Gun Metal.

Conclusion

Meng a réalisé un très beau modèle qui peut être monté sans ajout. Il est simplement dommage que le revêtement antidérapant soit absent et que certaines lignes de moulage soient vraiment trop grosses.