AMX 13 type 2A
Réf: Heller#81122 AMX 13/75
Friul#ATL-126 AMX 13 Steel tracks
Bison Decals#35120 Suez 1956 part 2

 

L'AMX 13 fut conçu peu après la deuxième guerre mondiale par les Ateliers de Construction d'Issy les Moulineaux. Il répondait au souhait exprimé par l'armée Française de disposer d'un char léger susceptible à la fois de mener des missions de reconnaissance et de remplir le rôle de chasseur de chars.
Sa tourelle oscillante était armée d’un canon très puissant pour un engin de ce poids et capable de perforer 170 mm de blindage. Le chargeur automatique était constitué de deux magasins à barillet de six coups. Les douilles sont éjectées automatiquement par une écoutille située à l'arrière de la tourelle. Son armement secondaire d’origine était une mitrailleuse coaxiale MAC 31 de 7,5mm.
Son équipage était de trois hommes. 

Il entra en service dans l'armée Française en 1953 et resta en service près de trente ans. Le châssis de l'AMX 13 a servi de base à toute une gamme de véhicules, tels que transporteurs de troupes blindés, canons autopropulsés de 105 mm et de 155 mm, transporteurs de mortier, ambulances et transporteurs de matériel.
L’AMX 13 fut exporté dans plus de 30 pays.

L’opération Mousquetaire

Le 26 juillet 1956, le président égyptien Nasser opère la nationalisation du canal de Suez. En réaction, la France, la Grande-Bretagne et Israël signent un accord secret selon lequel Israël attaquera le 29 octobre en direction du canal. Puis la France et la Grande-Bretagne lanceront un ultimatum aux deux pays pour qu’ils se retirent du canal. En cas de refus, une action militaire sera lancée dès le 31 octobre.
Comme il était attendu, l’Égypte a refusé l’ultimatum et le 31 octobre, la France et le Royaume-Uni commencent à bombarder l'Égypte afin de forcer la réouverture du canal.
La 2e phase démarre le 5 novembre, par une opération aéroportée, baptisée « Amilcar » pour les Français ou « Hamilcar », pour les Anglais dans la région de Port-Saïd et Port-Fouad.
La 3e phase est un débarquement qui a lieu les 6 et 7 novembre. Parmi les troupes françaises débarquées, 2 escadrons de chars AMX 13 sont déployés.
Sous la pression des États-unis craignant une escalade avec l’URSS, le 7 novembre au matin, le cessez-le-feu est ordonné. L’opération militaire a été un succès mais un échec politique. Les unités franco-britanniques seront relevées par des troupes de l’ONU le 22 novembre.

Le montage

La maquette Heller représente un modèle tardif équipé du châssis 2D qui ne convient pas pour un char ayant participé à l’opération Mousquetaires à Suez. En effet, à cette époque l’AMX 13 était équipé du châssis 2A avec deux rouleaux porteurs uniquement et une suspension différente. Les coffres étaient du modèle incliné. La tourelle n’était pas encore équipée du soufflet anti-poussière. Il faut donc modifier en profondeur à la fois la caisse et  la tourelle.

La caisse

Le châssis

Le châssis 2A ne comporte que deux rouleaux porteurs et dispose d’un système de suspension très différent du modèle 2D. La modification commence donc par le rebouchage de tous les trous de positionnement des différentes pièces sur les flancs de la caisse. Il faut ensuite fabriquer les amortisseurs fixés aux bras de suspension avant. Sur le flanc droit, Heller a inversé le point de fixation des barres de torsion. Il faut découper la partie moulée et la recoller devant l’axe du bras de suspension. C’est valable pour toutes les versions de caisse. Pour terminer la suspension, il faut fabriquer 10 butées de deux types différents pour les bras de suspension. Les deux rouleaux porteurs peuvent être collés.
Sur le côté droit, deux trappes rondes avec quatre boulons sont ajoutées.

L’ensemble des galets, barbotins et poulies de tension demande un gros travail. Les galets du premier type étaient boulonnés. Chaque galet doit donc recevoir 12 boulons. Heller a représenté 6 boulons pour fixer le galet alors qu’il s’agit en réalité d’écrous. Il suffit de coller un morceau de tige plastique pour figurer la tige filetée. Ensuite, il faut détailler le cache-moyeu. 6 boulons sont ajoutés sur le pourtour. Au centre un graisseur et ses protections sont également ajoutés.
Les poulies de tension doivent également être du premier type avec 6 trous. Ces poulies sont faites en résine. Les cache-moyeux sont détaillés comme pour les galets.
Les barbotins sont également détaillés notamment en ajoutant une série de boulons sur la couronne extérieure.

A l’arrière, il faut détailler le système de tension de chenille.  Le crochet de remorquage fourni par Heller ne correspond à aucun modèle. Un crochet du modèle initial est fait à partir de chute de résine. Le grand coffre de rangement est fait en photodécoupe.
Les chenilles sans patin caoutchouc sont une référence Friul. Elles sont finement reproduites mais demandent d’affiner les galets et les rouleaux porteurs pour s’adapter parfaitement.

Le dessus de caisse

L’avant de la caisse est modifiée à son tour. Heller a représenté deux trappes en creux. En réalité elles affleurent le blindage du glacis. Il faut insérer deux trappes en carte plastique et ajouter les boulons de fixation. Sur la grande plaque centrale, il faut supprimer les lignes de structure en relief et graver en creux une nouvelle plaque. Les poignées de levage sont refaites en fil de cuivre.
En 1956, il n’y avait pas de phare infrarouge. Un seul phare par côté est nécessaire. La protection est totalement différente du modèle fourni par Heller. Il faut donc la fabriquer de toutes pièces à partir de lamelles de plastique.  Sur l’aile gauche, il faut ajouter une sirène ainsi que le rétroviseur et leur protection.
Le dernier défi est de reproduire la chaise de route du canon de 75 mm. Celle fournie par Heller n’est pas utilisable. Il faut donc tout refaire principalement à partir de tige plastique. Sur les modèles initiaux, les jambes de la chaise de route sont plus longues. Il faut s’aider de photos d’époque pour avoir une idée correcte de leur longueur.
Le pare-boue n’existait pas encore en 1956, il n’est donc pas nécessaire d’améliorer celui d’Heller.
Les flancs sont équipés de coffres inclinés. Ceux-ci sont faits en photodécoupe. Il faut renforcer la structure de l’intérieur ce qui permet également aux couvercles d’avoir plus d’appui. Les systèmes de fermeture sont réalisés en fil de laiton et feuille de plomb. Sur le côté droit, la protection du pot d’échappement est faite en carton fin. Une fois en place, elle est renforcée en étant recouverte d’une couche de colle cyano. A l’arrière droit, le téléphone pour l’infanterie est ajouté.
 

La tourelle

La grosse différence par rapport à la tourelle Heller est l’absence de soufflet anti-poussière. Comme celui-ci est moulé sur la partie oscillante, il faut le poncer et représenter les tourillons. Sur la face avant de la tourelle, l’orifice de la lunette du tireur est creusé. Les viseurs auxiliaires du kit sont du modèle tardif. Ceux du modèle initiaux sont faits à partir de tige et fil métalliques. L’extrémité du canon de la mitrailleuse coaxiale est ajoutée.

Sur le toit de tourelle, les trappes sont détaillées, en particulier l’articulation de celle du chef de char. La cloche du ventilateur entre les trappes de rechargement est supprimée, refaite et positionnée plus vers l’avant. Les trappes de rechargement sont également supprimées et refaites. Quelques lignes de soudure sont représentées. Les protections des épiscopes sont en photodécoupe. L’épiscope central du tireur est légèrement décalé vers la gauche et un chanfrein est gravé devant.

Sur les côtés de la tourelle, des lignes de soudure sont ajoutées. Les supports d’outils et de nourrice à eau sont entièrement refaits. Les outils sont également refaits à partir de tige plastique et d’outils venant de la boîte à rabiot. Les embases d’antennes sont tournées en aluminium puis détaillées.

L’arrière de la tourelle est détaillé grâce à quelques pièces en photodécoupe. Les boulons gravés en relief par Heller sont supprimés et remplacés par des trous. Dans la réalité, il s’agit de vis creux affleurant avec le blindage.

Pour terminer avec la tourelle, il faut rectifier le frein de bouche du canon. Sa forme n’est pas juste. A l’aide de quelques photos disponibles sur internet, il est assez facile d’obtenir un résultat satisfaisant.

La décoration

La maquette est d’abord vaporisée avec du XF59 Desert Yellow. Ensuite, le bas de la tourelle est peinte en noir et le milieu du canon reçoit une bande de XF58 Olive Green. De la bande cache sert à masquer les bandes noires autour de la tourelle et verte autour du canon. La teinte de base Chamois français UA144 de Lifecolor est à son tour vaporisée. Une couche de vernis brillant est appliquée avant de poser les décalques de chez Bison. Une seconde couche de vernis brillant scelle ceux-ci avant la patine.

Celle-ci est légère car les engins à Suez étaient repeints de frais et la durée de l’opération ne leur a pas permis d’être vraiment sales. Des pigments Mig mélangés à du diluant XF20 sont utilisés pour figurer un peu de boue sur les galets et le bas de la caisse. Quelques pointes d’huile permettent de casser la monotonie de la teinte de base. Pour finir, un effet poussiéreux est obtenu en utilisant diverses teintes de pigments.

Je souhaiterais remercier vivement G. Gibeau, H.H. Bühling et J.T. Rembert pour leur aide inestimable dans ce projet.

 

         
         
         
         
         
         
         
         
 
         
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