L'AMX 13
fut conçu peu après la deuxième guerre mondiale par les Ateliers de Construction
d'Issy les Moulineaux. Il répondait au souhait exprimé par l'armée Française de
disposer d'un char léger susceptible à la fois de mener des missions de
reconnaissance et de remplir le rôle de chasseur de chars.
Sa
tourelle oscillante était armée d’un canon très puissant pour un engin de ce
poids et capable de perforer 170 mm de blindage. Le chargeur automatique était
constitué de deux magasins à barillet de six coups. Les douilles sont éjectées
automatiquement par une écoutille située à l'arrière de la tourelle. Son
armement secondaire d’origine était une mitrailleuse coaxiale MAC 31 de 7,5mm.
Son
équipage était de trois hommes.
Il entra
en service dans l'armée Française en 1953 et resta en service près de trente
ans. Le châssis de l'AMX 13 a servi de base à toute une gamme de véhicules, tels
que transporteurs de troupes blindés, canons autopropulsés de 105 mm et de 155
mm, transporteurs de mortier, ambulances et transporteurs de matériel.
L’AMX 13 fut exporté dans plus de 30 pays.
L’opération Mousquetaire
Le 26 juillet 1956, le président égyptien Nasser opère la
nationalisation du canal de Suez. En réaction, la France, la Grande-Bretagne et Israël
signent un accord secret selon lequel Israël attaquera le 29 octobre en direction
du canal. Puis la France et la Grande-Bretagne lanceront un ultimatum aux
deux pays pour qu’ils se retirent du canal. En cas de refus, une action
militaire sera lancée dès le 31 octobre.
Comme il était attendu, l’Égypte a refusé l’ultimatum et le 31 octobre,
la France et le Royaume-Uni commencent à bombarder l'Égypte afin de forcer la
réouverture du canal.
La 2e phase démarre le 5 novembre, par une opération
aéroportée, baptisée « Amilcar » pour les Français ou « Hamilcar », pour les
Anglais dans la région de Port-Saïd et Port-Fouad.
La 3e phase est un débarquement qui a lieu les 6 et 7
novembre. Parmi les troupes françaises débarquées, 2 escadrons de chars AMX 13
sont déployés.
Sous la pression des États-unis craignant une escalade avec l’URSS, le
7 novembre au matin, le cessez-le-feu est ordonné. L’opération militaire a été
un succès mais un échec politique. Les unités franco-britanniques seront
relevées par des troupes de l’ONU le 22 novembre.
Le montage
La maquette Heller représente un modèle tardif équipé du châssis 2D qui ne convient pas pour un char ayant participé à l’opération Mousquetaires à Suez. En effet, à cette époque l’AMX 13 était équipé du châssis 2A avec deux rouleaux porteurs uniquement et une suspension différente. Les coffres étaient du modèle incliné. La tourelle n’était pas encore équipée du soufflet anti-poussière. Il faut donc modifier en profondeur à la fois la caisse et la tourelle.
La caisse
Le châssis
Le châssis 2A ne comporte que deux rouleaux porteurs et dispose d’un système de
suspension très différent du modèle 2D. La modification commence donc par le
rebouchage de tous les trous de positionnement des différentes pièces sur les
flancs de la caisse. Il faut ensuite fabriquer les amortisseurs fixés aux bras
de suspension avant. Sur le flanc droit, Heller a inversé le point de fixation
des barres de torsion. Il faut découper la partie moulée et la recoller devant
l’axe du bras de suspension. C’est valable pour toutes les versions de caisse.
Pour terminer la suspension, il faut fabriquer 10 butées de deux types
différents pour les bras de suspension. Les deux rouleaux porteurs peuvent être
collés.
Sur le côté droit, deux trappes rondes avec quatre boulons sont ajoutées.
L’ensemble des galets, barbotins et poulies de tension demande un gros travail.
Les galets du premier type étaient boulonnés. Chaque galet doit donc recevoir 12
boulons. Heller a représenté 6 boulons pour fixer le galet alors qu’il s’agit en
réalité d’écrous. Il suffit de coller un morceau de tige plastique pour figurer
la tige filetée. Ensuite, il faut détailler le cache-moyeu. 6 boulons sont
ajoutés sur le pourtour. Au centre un graisseur et ses protections sont
également ajoutés.
Les
poulies de tension doivent également être du premier type avec 6 trous. Ces
poulies sont faites en résine. Les cache-moyeux sont détaillés comme pour les
galets.
Les
barbotins sont également détaillés notamment en ajoutant une série de boulons
sur la couronne extérieure.
A
l’arrière, il faut détailler le système de tension de chenille. Le crochet de
remorquage fourni par Heller ne correspond à aucun modèle. Un crochet du modèle
initial est fait à partir de chute de résine. Le grand coffre de rangement est
fait en photodécoupe.
Les
chenilles sans patin caoutchouc sont une référence Friul. Elles sont finement
reproduites mais demandent d’affiner les galets et les rouleaux porteurs pour
s’adapter parfaitement.
Le dessus de caisse
L’avant
de la caisse est modifiée à son tour. Heller a représenté deux trappes en creux.
En réalité elles affleurent le blindage du glacis. Il faut insérer deux trappes
en carte plastique et ajouter les boulons de fixation. Sur la grande plaque
centrale, il faut supprimer les lignes de structure en relief et graver en creux
une nouvelle plaque. Les poignées de levage sont refaites en fil de cuivre.
En 1956,
il n’y avait pas de phare infrarouge. Un seul phare par côté est nécessaire. La
protection est totalement différente du modèle fourni par Heller. Il faut donc
la fabriquer de toutes pièces à partir de lamelles de plastique. Sur l’aile
gauche, il faut ajouter une sirène ainsi que le rétroviseur et leur protection.
Le
dernier défi est de reproduire la chaise de route du canon de 75 mm. Celle
fournie par Heller n’est pas utilisable. Il faut donc tout refaire
principalement à partir de tige plastique. Sur les modèles initiaux, les jambes
de la chaise de route sont plus longues. Il faut s’aider de photos d’époque pour
avoir une idée correcte de leur longueur.
Le
pare-boue n’existait pas encore en 1956, il n’est donc pas nécessaire
d’améliorer celui d’Heller.
Les
flancs sont équipés de coffres inclinés. Ceux-ci sont faits en photodécoupe. Il
faut renforcer la structure de l’intérieur ce qui permet également aux
couvercles d’avoir plus d’appui. Les systèmes de fermeture sont réalisés en fil
de laiton et feuille de plomb. Sur le côté droit, la protection du pot
d’échappement est faite en carton fin. Une fois en place, elle est renforcée en
étant recouverte d’une couche de colle cyano. A l’arrière droit, le téléphone
pour l’infanterie est ajouté.
La tourelle
La grosse différence par rapport à la tourelle Heller est l’absence de soufflet anti-poussière. Comme celui-ci est moulé sur la partie oscillante, il faut le poncer et représenter les tourillons. Sur la face avant de la tourelle, l’orifice de la lunette du tireur est creusé. Les viseurs auxiliaires du kit sont du modèle tardif. Ceux du modèle initiaux sont faits à partir de tige et fil métalliques. L’extrémité du canon de la mitrailleuse coaxiale est ajoutée.
Sur le toit de tourelle, les trappes sont détaillées, en particulier l’articulation de celle du chef de char. La cloche du ventilateur entre les trappes de rechargement est supprimée, refaite et positionnée plus vers l’avant. Les trappes de rechargement sont également supprimées et refaites. Quelques lignes de soudure sont représentées. Les protections des épiscopes sont en photodécoupe. L’épiscope central du tireur est légèrement décalé vers la gauche et un chanfrein est gravé devant.
Sur les côtés de la tourelle, des lignes de soudure sont ajoutées. Les supports d’outils et de nourrice à eau sont entièrement refaits. Les outils sont également refaits à partir de tige plastique et d’outils venant de la boîte à rabiot. Les embases d’antennes sont tournées en aluminium puis détaillées.
L’arrière de la tourelle est détaillé grâce à quelques pièces en photodécoupe. Les boulons gravés en relief par Heller sont supprimés et remplacés par des trous. Dans la réalité, il s’agit de vis creux affleurant avec le blindage.
Pour terminer avec la tourelle, il faut rectifier le frein de bouche du canon. Sa forme n’est pas juste. A l’aide de quelques photos disponibles sur internet, il est assez facile d’obtenir un résultat satisfaisant.
La décoration
La maquette est d’abord vaporisée avec du XF59 Desert Yellow. Ensuite, le bas de la tourelle est peinte en noir et le milieu du canon reçoit une bande de XF58 Olive Green. De la bande cache sert à masquer les bandes noires autour de la tourelle et verte autour du canon. La teinte de base Chamois français UA144 de Lifecolor est à son tour vaporisée. Une couche de vernis brillant est appliquée avant de poser les décalques de chez Bison. Une seconde couche de vernis brillant scelle ceux-ci avant la patine.
Celle-ci est légère car les engins à Suez étaient repeints de frais et la durée de l’opération ne leur a pas permis d’être vraiment sales. Des pigments Mig mélangés à du diluant XF20 sont utilisés pour figurer un peu de boue sur les galets et le bas de la caisse. Quelques pointes d’huile permettent de casser la monotonie de la teinte de base. Pour finir, un effet poussiéreux est obtenu en utilisant diverses teintes de pigments.
Je souhaiterais remercier vivement G. Gibeau, H.H. Bühling et J.T. Rembert pour leur aide inestimable dans ce projet.
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