Ref: Takom #2038 AMX-13/75 w/SS-11 ATGM
Takom #2061 AMX-13 Tracks with rubber
L'AMX 13 est entré en service dans l'armée française en 1952 dans sa configuration de série 2. Conçu comme un char léger initialement pour les troupes aéroportées, il est devenu le char léger standard des régiments blindés et de l'infanterie mécanisée. Au cours de sa longue carrière opérationnelle, il a subi plusieurs programmes de modifications qui ont porté à la fois sur la caisse et sur la tourelle. De plus, les chars d'une précédente génération ont souvent été modifiés au standard le plus récent ce qui fait que le parc d'AMX 13 était très hétéroclite.
En ce qui concerne la caisse, les modifications les plus visibles ont été l'adoption de coffres droits, l'adoption des (IR) et plus tard l'introduction d'une nouvelle suspension comportant de nouveaux amortisseurs et 4 rouleaux porteurs (type 2D). Dans les années 1970 les engins chenillés ont reçu des chenilles avec des semelles en caoutchouc pour limiter les dommages sur les routes.
La tourelle a également reçu plusieurs modifications mais les plus visibles ont concerné l'armement principal. Les premiers AMX 13 étaient équipés du canon de 75 mm SA50. En 1964, le canon de 90 mm a commencé à remplacer le SA50. Le char lance-missiles SS11 est entré en service en 1963.
L'AMX 13 SS11 a initialement été construit avec une caisse du dernier modèle (2D) puis progressivement des caisses de modèles antérieurs ont été utilisées ce qui donne de nombreuses combinaisons. Il faut noter que les caisses initiales avec coffres inclinés ont reçu à l'arrière gauche un coffre droit qui contenait une partie du système de commande.
L'AMX 13 SS11 était équipé à l'origine d'une conduite de tir manuelle (TCM ou T9C) avec laquelle le chef de char pilotait le missile vers sa cible. Quelques années plus tard une télécommande automatique (TCA ou T10K) a été adoptée. Le tireur n'avait plus qu'à aligner le réticule sur la cible et la conduite de tir donnait des ordres au missile. Pour cela un boîtier localisateur était installé à l'arrière de la tourelle. Dans les dernières années, le boîtier de localisation a été supprimé et la commande automatique T10K a été utilisée en mode manuel par le chef de char.
Dès la première version, une protection pour l'épiscope central du chef de char a été ajoutée . Lors de l'introduction de la TCA, un nouveau support pour le joystick a été installé devant le poste du chef de char. Ce support disposait d'une position transport au niveau du support d'origine et d'une position de tir de part et d'autre de l'épiscope central. En tout il y a eu trois types de tourelle pour char SS11 : type initial (TCM) avec support de la T9C sur le masque du canon, type intermédiaire (TCA) avec double support de la T10C et boîtier localisateur sur le toit de la tourelle et dernier type avec support de la T10K et sans boîtier localisateur.
L'adoption du système lance-missiles a entraîné des modifications internes à la tourelle pour accueillir le système de contrôle de tir. Ainsi le poste radio situé à gauche a été supprimé et l'antenne gauche n'était plus installée. La mitrailleuse coaxiale MAC31 a été remplacée par l'AA52 moins volumineuse.
L'AMX 13 SS11 a été en service dans les régiments de chars légers, dans les régiments de chars M47 au sein d'un escadron de 12 chars et plus tard dans les régiments mécanisés avec un peloton au sein de chacun des deux escadrons de chars.
L'AMX 13 SS11 a uniquement été employé par l'armée française et a été retiré du service au début des années 1980 lors de l'arrivée du VAB HOT.
La maquette
Cette référence a été diffusée par Takom en 2016 en même temps que l'AMX 13/75 et l'AMX 13/90. Même si elle est intitulée AMX 13/75 SS11, elle permet de monter un char canon équipé de la dernière version du châssis avec 4 rouleaux porteurs et la poulie de tension renforcée. La boîte mentionne en effet que c'est un modèle 2 en 1 même si c'est en fait un modèle 3 en 1. Ce sera évoqué plus loin.
La boîte comprend 15 grappes de plastique gris clair, 10 grappes de patins de chenille, 1 grappe de pièces transparentes, 1 caisse inférieure, 1 corps oscillant pour la tourelle, 1 soufflet anti-poussière en vinyle, 1 planche de pièces photodécoupées, 1 planche de décalques, 1 livret d'instructions et 1 dépliant en couleurs pour les décorations.
Le moulage et le niveau de détail sont très bons. Les points d'attache des pièces sur les grappes sont souvent très gros et demandent un travail soigné de nettoyage. Le livret d'instructions comporte 20 pages. La page de garde présente l'historique de l'AMX 13. Le montage est découpé en 32 étapes avec quelques options. A partir de l'étape 16, il faut choisir entre la version lance-missiles et la version canon. L'étape 17 offre le choix entre deux versions du lance-missiles. Takom fait une première erreur en appelant la version tardive "early" et inversement. D'autres erreurs sont présentes sur la notice et seront abordées plus tard. L'assemblage est parfois compliqué par manque de repère de placement de certaines pièces. La planche de photodécoupe est commune à plusieurs modèles et certaines pièces ne sont pas utiles. Les pièces sont bien conçues et s'adaptent très bien.
Avant de démarrer le montage, il faut donc choisir la version. Pour la version canon, il n'y a pas de problème particulier. Pour une version lance-missiles, il faut donc choisir entre les trois possibilités décrites plus haut. Pour la version TCM, il suffit de rajouter la protection de l'épiscope central du chef de char. Pour la version TCA, il faut ajouter la protection de l'épiscope, les supports de la T10C devant le poste du chef de char et modifier la barre à l'arrière du toit de tourelle au niveau du pied arrière du boîtier localisateur. Pour représenter la version TCA en mode manuel, il faut effectuer les modifications précédentes sans monter le boîtier localisateur.
Le choix des chenilles acier par Takom est peu judicieux mais n'est pas faux. Quand le char lance-missiles ets entré en service, les chenilles avec semelles en caoutchouc étaient la norme mais elles étaient parfois remplacées lors des manoeuvres en camp.
Pour ce montage, j'ai choisi un char à télécommande automatique équipé de chenilles à semelles caoutchouc.
Le montage
La caisse
Le montage commence par le train de roulement. L'assemblage est rapide et
sans problème. A l'étape 4, il faut monter les galets. C'est le moment de
rectifier une erreur de représentation de Takom. En effet sur les galets
apparaissent des points de soudure que Takom a représentés sous forme de plaques
rectangulaires. J'ai atténué cet aspect en imbibant de colle les soudures. Avant
de coller la partie supérieure de la caisse, on peut créer deux lignes de
panneau que Takom a oubliées. Bizarrement celles-ci sont bien visibles sur les
dessins de la notice. La première est devant la grande trappe sur le glacis, la
seconde est devant la ligne de boulons entre l'anneau de tourelle et les grilles
à l'arrière.
Takom a choisi de mouler de gros trous pour fixer
le galet et les patins de rechange sur le glacis. C'est dommage car cela ne permet pas de
représenter ces éléments absents. Pour les puristes, il faut ajouter un boulon
au milieu de la base de la plaque à l'avant droit. J'ai également percé les
trois trous (filetage) permettant de retirer la plaque ronde du ventilateur. A
l'arrière, au niveau de la trappe carburant droite il faut ajouter un morceau de
tige identique à celui de la trappe gauche.
A l'étape 10, j'ai modifié le support des patins de rechange. En effet, les chenilles avec semelles caoutchouc étaient plus épaisses et le support d'origine a été modifié en soudant une rehausse de chaque côté.
L'étape 11 concerne le montage des phares. Takom a fait une erreur sur le support des phares. En effet le phare IR sur les ailes n'était pas fixé sur l'aile mais sur le support de la grille de protection. Je n'ai pas rectifié ce point.
A l'étape 13, j'ai supprimé le téléphone pour infanterie à l'arrière du garde-boue droit et à l'aide de photos j'ai représenté l'arrière du feu et l'emplacement vide du téléphone.
A l'étape 14 Takom donne le choix entre deux modèles de crochet de remorquage. Seul le modèle tardif est correct pour le dernier type de châssis. Il faut donc coller la pièce E31. Le montage de la caisse reprend à l'étape 30 mais je mentionne les dernières étapes dès à présent. La chaise de route peut être repliée ou verrouillée sur le canon. Si vous le montez repliée, je conseille de coller la pièce en photodécoupe TP10 uniquement après avoir collé le pare-boue B13 sur la caisse. Le renfort J7 doit passé dans l'anneau de la chaise de route en position repliée.
J'ai remplacé les chenilles de la boîte par la référence Takom avec des semelles caoutchouc. Celle-ci comprend les patins et les semelles séparées. Takom préconise d'assembler 85 patins par chenille mais 84 suffisent. Il faut bien nettoyer les patins pour un bon assemblage et un ajustement parfait autour du barbotin.
La tourelle
La tourelle fait l'objet des étapes 16 à 29. Le montage commence par percer plusieurs trous par l'intérieur. Attention, à l'étape 16-1 concernant la version lance-missiles, il ne faut pas percer tous les trous dans le toit de tourelle. Pour la version commande manuelle, il faut percer les trous devant le poste chef de char, et uniquement les deux trous dessinés en plus gros sur le schéma sur le masque du canon. Pour la version commande automatique, il faut percer les trous devant le poste chef de char, le trou central sur le masque du canon ainsi que les trois trous pour les pattes du boîtier localisateur. Sur les côtés de la tourelle, tous les trous doivent être percés.
A l'étape 17, Takom suggère de coller la pièce J12 qui sert à déverrouiller la
trappe. Ce n'est pas obligatoire. De plus cette pièce devrait être une poignée
ovale et non une plaque. Pour toutes les versions sur le tourelleau B4, il faut
ajouter la protection de l'épiscope central. Je l'ai confectionnée avec de la
feuille d'aluminium. La longueur de la protection est environ 5 mm.
Pour la version commande automatique, il faut modifier la pièce G15 en la
raccourcissant de 1,5 mm en la coupant en son centre. De chaque côté de cette
pièce il faut coller un tube creux à l'horizontale. Ce sont les supports de la
télécommande en position de transport. Pour cela un morceau de tige Evergreen de
0,5 mm est utilisé après avoir été percé avec un foret de 0,3 mm. A l'extrémité
du tube, il faut ajouter un écrou papillon. De part et d'autre de l'épiscope
central, il faut ajouter les supports verticaux de la télécommande en position
de tir. Ceux-ci sont fabriqués comme les supports horizontaux.
A l'étape 18, il faut supprimer les ergots sur le dôme du ventilateur E17. Je rappelle que late type correspond en fait à la version initiale. Celle-ci est conforme. Pour la version télécommande automatique (early type), il faut modifier la barre à l'arrière de la pièce E50. Sur le vrai char, la barre n'est pas droite mais contourne le pied arrière du boîtier localisateur. Takom a oublié de représenter sur le canon les pattes de fixation du bâti G6. Pour avoir la bonne position, il faut donc coller le tambour J14 sur le bâti et ensuite collé l'ensemble sur le masque du canon et vérifier le bon alignement horizontal en collant rapidement la pièce G8 à l'étape 19. La seconde poignée J12 n'est pas collée sur la trappe du tireur. Le montage du boîtier localisateur ne pose pas de problème.
A l'étape 23, Takom propose de ne pas coller le soufflet anti-poussière. Je déconseille ce choix car à l'époque tous les chars avaient été équipés du soufflet. De plus, Takom n'a pas représenté le rail de fixation supérieur. Le soufflet est en vinyle qui se colle à la colle standard.
Aux étapes 24 et 25, il est préférable de coller d'abord les embase d'antenne puis seulement les DREB (pots lance-fumigènes). Il faut bien vérifier l'orientation des pots.
L'étape 27 consiste à assembler la base de la tourelle et le corps oscillant. Pour ma part, je n'ai pas attendu si tard pour le faire afin d'éviter de casser des détails en manipulant la tourelle.
Le montage des missiles demande un peu d'attention pour que les ailettes forment une croix parfaite. Il faut auparavant reboucher les lignes gravées par Takom. Dans la réalité, elles sont à peine visibles. Contrairement à ce que montrent les instructions les protections en photodécoupe TP22 doivent être collées à l'intérieur des cadres G4 et G5. Il ne faut pas coller les cadres à ce stade. Il faut coller d'abord les ensembles G2 et G3 sur le bâti et ensuite coller les cadres dont l'arrière est fixé sur le montant vertical du bâti.
Pour conclure le montage, on peut ajouter une antenne sur le côté droit uniquement. En effet, l'emplacement du poste radio de gauche était occupé par des composants de la commande de tir.
La décoration
J'ai choisi une des deux décorations françaises. Celles-ci sont valables uniquement pour un char TCA. Sur le char vert uni que j'ai choisi, il ne faut pas utiliser le disque de classe de pont du côté gauche.
Le vert est un mélange de XF-65 Field Grey, XF-69 NATO Black et XF-15 Flesh dans les proportions 5/2/1. Pour les missiles, j'ai utilisé du XF-67 NATO green pour varier les teintes.
La patine a commencé par un jus brun foncé. Puis j'ai ajouté des variations de couleur avec le technique des pointes d'huile avec les teintes suivantes : bleu, jaune, ocre, ombre brûlée et blanc. L'aspect poussiéreux a été obtenu avec différentes teintes de pigments en ayant en tête que les camps militaires français sont principalement situés en Champagne.
Conclusion
Ce modèle est un be lajout à la collection des modèles d'AMX 13. Si le char canon peut être construit sans problème, pour avoir un AMX 13 SS11 attendez vous à avoir du travail supplémentaire. Cependant même sorti de boîte ce modèle est largement devant le vieux modèle Heller.
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05/2020