Les chenilles et l’extérieur des roues sont moulés dans un plastique noir flexible. C’est effectivement l’extérieur et pas seulement les bandages caoutchouc qui sont dans cette matière, ce qui permet à AFV Club de dépeindre les fines lignes en relief sur l’extérieur de la jante. Je trouve les chenilles en une pièce très détaillées et franchement seuls les maquettistes les plus exigeants préféreront des chenilles maillon par maillon... J’ai utilisé les chenilles du kit pour ce montage mais ai aussi acheté en prévision d’un futur projet un set de chenilles maillon par maillon AFV Club (référence AF35102) qui contient les mêmes pièces que les patins de rechange fournis avec la maquette mais en plus grand nombre. Un bon point aussi pour AFV Club qui fournit des sacs plastiques réutilisables pour certaines pièces.

J’ai décidé de monter le kit “sorti de boite” dans la version Mk 6, qui a mon avis rend beaucoup mieux avec ses gros phares et la plaque de blindage supplémentaire à l’avant. C’est exactement le Centurion illustré sur la boite, qui montre un mantelet de canon recouvert d’une housse en tissu, non reproduit dans la maquette. J’ai donc utilisé un mantelet en résine de chez Firestorm que j’avais en stock “FST141 Centurion Canvas Covered Mantlet”. Firestorm a aussi une autre référence adaptée aux véhicules dotés d’un projecteur.

Montage

Commençant le montage, je remarquais que les grappes ne sont pas identifiées par des lettres moulées sur la grappe, mais les pièces sont numérotées sur les grappes, et la notice comporte à la fin un plan des différentes grappes.
Les étapes 1,2, 3 et 4 concernent la suspension et les roues, tout c’est bien passé pour moi et les pièces s’ajustent très précisément. Les ensembles de suspension sont fonctionnels, avec des ressorts en métal. Des tiges doivent être maintenues en écrasant le bout d’un axe avec un tournevis ou un clou chauffé à blanc, ce qui les laisse mobiles. Comme les axes s’encliquetaient parfaitement, j’ai omis de faire ce traitement “à chaud” et je l’ai regretté plus tard, les axes ont tendances à sortir de leur logement lorsque que l’on appuie sur le dessus du char, écrasant la suspension... Je conseille donc de suivre les instructions ou au pire de coller tout en place si on ne souhaite pas une suspension fonctionnelle. Les roues s’emboitent sur leurs axes au moyen de petits anneaux en plastique flexible (similaire aux “polycaps” des kits Academy ou Tamiya mais dans un matériau différent). Malheureusement ces anneaux sont trop gros et on doit les forcer pour les mettre en place, coupant ensuite le surplus qui dépasse avec la lame d’un cutter. Les ensembles “bandage de roues/extérieur de jante” sont dans la même matière et peuvent se coller avec de la colle plastique, mais ils ont tendance à se décoller par la suite, si c’était à refaire, je les collerais avec de la colle cyanoacrylate (super glue). Il est préférable aussi, contrairement à ce que disent les instructions, de coller d’abord les capuchons (E1)  sur les demi roues extérieures (E10) avant d’ajouter les  “bandages de roues/extérieur de jante”  en plastique noir (R5).

Les étapes 5 et 6 traitent des divers composants de la suspension et de leur fixation au bas de caisse. La plaque arrière C39 s’ajuste parfaitement à la “cuvette” du bas de caisse, elle s’encliquette tellement bien qu’à la limite il n’y a pas besoin de la coller! D’un autre coté on retrouve les problèmes des anneaux en plastique mou pour le montage des barbotins et roues de tension. Autre erreur de ma part, j’ai laissé les axes des roues de tensions mobiles pour pouvoir les ajuster par la suite. En fait, il faut mieux poser les chenilles dès l’étape 6 (les instructions recommandent l’étape 24), ajuster la tension et marquer la position de l’axe, ensuite enlever les chenilles, coller l’axe et le laisser sécher, enfin remettre les chenilles. Les galets de retour s’assemblent avec deux pièces (E6 et E7) qui comportent des demi-cercles en relief et en creux pour le positionnement. Malheureusement les formes en relief et en creux ne correspondent pas, j’ai donc supprimé les demi-cercles en relief à la pince coupante et collé les pièces en question.

Le détaillage du bas de caisse est abordé dans l’étape 7, il y a quelques montages délicats. Je suggèrerai d’assembler les pièces dans l’ordre suivant : H24 puis C16 puis H25. Après que la colle ait séché, rajouter le sous-ensemble C18/C20/C17 et enfin H17 (en ayant bien pris soin d’éliminer les pastilles d’éjection sur cette pièce). On passe ensuite aux étapes 8 et 9 avec la plage moteur et ses grilles d’aération. Beaucoup de pièces sont moulées avec des carottes de moulage en dessous, qu’il faut enlever à la pince coupante. Attention aussi à bien éliminer les bavures de plastique sur la grille C40. Les pièces C38 et C41 s’assemblent mal au niveau de la charnière et il faut limer pour que tout s’ajuste bien.

A l’étape 10, on fixe le dessus de caisse et le glacis avant. Si vous faites un Mk 6 comme moi, il faut éliminer au cutter quelques détails en relief pour préparer la pose de la plaque de blindage additionnelle. Si vous choisissez de faire un Mk 5/2, il vous faudra mastiquer et poncer pour faire disparaître les légères pertes de matière à cet endroit. La pièce C24 était voilée dans mon kit, il a fallu la tordre légèrement et la coller avec précaution en utilisant du scotch de masquage Tamiya pour la maintenir en place pendant le séchage.

A l’étape 11 on rajoute des pièces de détail à l’arrière. Bien faire attention avec les dix poignées de la plage moteur, elles sont minuscules et fragiles, et il n’y a pas d’extras! Pour évite la casse au dégrappage, les enlever individuellement avec un morceau de grappe puis détacher la poignée proprement dite. J’utilise des pinces coupantes Tamiya.

On s’intéresse ensuite aux étapes 12, 13 et 14 qui concernent les garde-boue et le système d’échappement. Les garde-boue (H1 and H26) sont mêmes détaillés sur le dessous, même s’il faudra éliminer les pastilles d’éjection (pas indispensable : tout cela sera caché par les chenilles et les jupes latérales).

On passe alors à l’avant de la caisse et son détaillage dans les étapes 15, 16 et 17. Pour la version Mk. 6, je recommande de poncer le dessous de la plaque de blindage (pièce F8), qui est aussi légèrement voilée et nécessitera les mêmes remèdes que pour la pièce C24 à l’étape 10. J’ai rencontré des problèmes avec les protége-phares de la version Mk6. Les pièces B12 et B18 qui s’assemblent pour cet élément sont excessivement fragiles et se cassent au dégrappage très facilement. La seule façon de les dégrapper sans dommage et de chauffer à blanc une lame X-Acto et de les découper “à chaud”. Avant de trouver cette méthode, j’ai cassé deux ou trois pièces et j’ai du piller la boite d’un Centurion “Vietnam” AFV Club qui contient ces protége-phares (non utilisées pour cette version australienne).

 Les étapes 18 à 22 traitent de la construction de la tourelle et de son détaillage. C’est à ce stade là que j’ai incorporé le mantelet Firestorm en résine. La pièce s’adapte parfaitement à la tourelle plastique, une fois collée il faut simplement légèrement appuyer sur les bordures après les avoir ramollies avec de l’eau bouillante (ceci est expliqué dans les instructions Firestorm). Pour vérifier que le joint était parfait je l’ai “peint” avec de l’apprêt liquide Tamiya Liquid Surface Primer (référence 87075, en flacon de verre). Une autre possibilité si vous voulez un mantelet avec housse serait d’utiliser la très bonne tourelle résine Lionmarc (référence “1/35 Centurion RAAC Turret w/ canvas”, il faut supprimer le support de projecteur mais Lionmarc devrait sortir bientôt une tourelle spécifique pour la version OTAN), c’est une tourelle complète basée sur celle d’AFV Club, mais sans joints de montage et avec un plus de détails, je vais sûrement  en utiliser une pour mon prochain projet de Centurion. A propos de joints, il y a en a un à éliminer sur le pourtour supérieur de la tourelle, et un autre bien plus marqué à l’arrière, en fait c’est le seul secteur vraiment faible de cette excellente maquette, beaucoup de mastic et de ponçage! J’ai trouvé le dévideur de câble (pièces I39 et I40) extrêmement fragile, je l’ai endommagé et n’ai pu le réparer, il n’est donc pas sur ma maquette.

 Le jerrycan à l’arrière de la tourelle est un assemblage complexe de pièces plastiques et de photo découpe mais il ne m’a pas posé de problème, il faut simplement prendre son temps, et le résultat est superbe! Quant aux patins de rechange à l’arrière gauche de la tourelle ils ne s’ajustent pas aux petits crochets (B36) et il faut donc élargir les espaces correspondants des patins à la lime. Après cela ils se fixent et se détachent très facilement ce qui est bien pratique pour la mise en peinture.

L’étape 23 revient à l’arrière de la caisse avec des détails supplémentaires. Les câbles sont fait de fils nylon qui doivent être collés aux embouts avec de la cyanoacrylate (colle super glue), l’étape 24 elle concerne les chenilles et les jupes latérales. Ces jupes (pièces K1 et K2) sont absolument extraordinaires, de loin les plus fines et détaillées que j’ai vues en plastique, et elles s’ajustent parfaitement aux garde-boue. J’ai opté de les coller avant peinture mais il est possible de les garder séparées et de ne les rajouter qu’après peinture, ce qui permet une finition plus complète de la suspension, même si l’essentiel reste caché de toute façon.

Enfin j’ai masqué les nombreuses pièces transparentes avec un masque liquide, Mr Masking Neo de Mr Hobby/Gunze Sangyo.

 Peinture et vieillissement

 La maquette a été soigneusement lavée à l’eau chaude avec du détergent vaisselle. Une fois sèche, elle a reçu une couche d’apprêt Tamiya gris en bombe. La suspension et les chenilles sont ensuite peints à l’aérographe dans un mélange d’acryliques Tamiya gris marron sombre, le reste du char recevant une couche de Tamiya XF11 J.N. Green et le mantelet de canon du Tamiya XF49 Khaki.

Le char reçu une couche de vernis Tamiya brillant en bombe pour préparer à la pose des décalcomanies. les décalques sont fragiles, mais étant de petite taille ce n’est pas trop un problème, ils ont moins de chance de se casser. J’ai choisi la seule version Mk 6 des instructions (option E, unité non précisée, armée britannique). Une fois secs les décalques ont protégés par une autre couche de vernis brillant.

Le vieillissement a consisté de plusieurs lavis de peinture à l’huile (Payne Grey), et après une couche de vernis mat Mr Color de Gunze Sangyo, des pastels Tamiya and des couches de Tamiya XF52 Flat Earth and Tamiya XF57 Buff très diluées, presque transparentes, passées à l’aérographe. 

Au final, encore un grand kit AFV Club, très détaillé et à des années lumières du vieux Centurion Mk 3 Tamiya. Il reste à espérer que le fabricant de Taiwan nous donne d’autres versions du char. En attendant, d’excellentes conversions sont d’ores et déjà disponibles chez Azimut (Centurion Shot Kal 1982) et Cromwell Models (Mk1 and Mk2).

Mes remerciements vont à AFV Club/Hobby Fan Trading pour l’échantillon.
Excellente maquette, à recommander.